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    Monsieur le Ministre,

    Le principe d’un socle commun dont l’acquisition est garantie à chaque élève à l’issue de la scolarité obligatoire est inscrit dans la loi depuis 2005. Ce principe est fondamental pour tous ceux qui prennent au sérieux la promesse démocratique de l’Ecole, émancipatrice par sa capacité à donner à chacun les moyens de son autonomie, libératrice aussi par son partage de la culture et des valeurs républicaines sans lesquelles notre société ne peut fonctionner collectivement. Le socle commun est un levier majeur de transformation de notre Ecole, encore trop organisée pour la sélection d’une élite.

    Or, depuis 2005, le socle a été transformé en un objet technocratique au service d’une évaluation de la « performance » du système et des élèves, centrée sur des « fondamentaux » réducteurs. Il n’a pas été mis au service des apprentissages des élèves : le travail par compétences n’a pas été accompagné et les programmes ont été très inégalement adaptés au socle. Il est de plus remis en cause dans ses principes mêmes par le rétablissement de facto d’un palier d’orientation en cours de scolarité au collège. Cette dérive sert les tenants du conservatisme, de la sélection et de l’orientation précoce.

    Le Président de la République a fait explicitement référence au socle commun dans son discours programmatique sur l’Education. Le socle doit maintenant devenir dans les faits à la fois l’objectif et le support d’une scolarité obligatoire continue, pensée et organisée pour tous les élèves. Acteurs et partenaires de la communauté éducative, nous avons déjà ouvert cette réflexion et nous sommes prêts à avancer des propositions.

    Plusieurs chantiers sont concernés:

    – celui de la modification des contenus du socle et du lien entre programmes et socle;

    – celui des modalités d’évaluation et de validation des acquis, y compris par une refonte complète du Livret Personnel de Compétences, outil inadapté qui cristallise tous les mécontentements des personnels concernés par son utilisation;

    – celui de la prise en compte du socle commun dans une formation initiale et continue des personnels à reconstruire ;

    – celui du développement d’outils professionnels pour travailler et évaluer les compétences du socle;

    – celui de l’organisation du travail des élèves et des personnels dans le cadre de la scolarité obligatoire commune.

    Monsieur le Ministre, nous nous réjouissons de votre engagement à construire une Ecole de la promotion de tous, intégrée à la formation tout au long de la vie, celle dont la France du XXIème siècle a besoin. Nous vous demandons maintenant d’engager au plus vite la concertation pour que l’Ecole tienne enfin sa promesse démocratique.

    Signataires :

    Philippe WATRELOT, Président du CRAP – Cahiers pédagogiques ;  Marie-Claude CORTIAL, Présidente d’Education et Devenir ; Christian CHEVALIER, Secrétaire général du SE-UNSA ; Thierry CADART, Secrétaire général du Sgen-CFDT ; François CHEREQUE, Secrétaire général de la CFDT ; Bruno LAMOUR secrétaire général de la Fep-CFDT ; Jean-Jacques HAZAN, Président de la FCPE ; Jean-Marc ROIRANT, Secrétaire général de la Ligue de l’Enseignement ; Patrick ROUMAGNAC, Secrétaire général du SI.EN-UnsaPhilippe TOURNIER, Secrétaire général du SNPDEN ; Laurent ESCURE, Secrétaire général de l’UNSA-Education

    Cette lettre a été remise à Vincent Peillon au CSE du 08/06/2012

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  • Le principe d’un socle commun de connaissances et de compétences dont l’acquisition est garantie à chaque élève à l’issue de la scolarité obligatoire est inscrit dans la loi depuis 2005. Ce principe est fondamental pour tous ceux qui prennent au sérieux la promesse démocratique de l’École, émancipatrice par sa capacité à donner à chacun les moyens de son autonomie, libératrice aussi par son partage de la culture et des valeurs républicaines sans lesquelles notre société ne peut fonctionner collectivement. Le socle commun peut être le levier de transformation de notre Ecole, encore trop organisée pour la sélection d’une élite.

    Dans sa lettre aux personnels de l’Éducation, le ministre Vincent Peillon a réaffirmé l’ambition du socle commun comme « cadre de référence de la scolarité obligatoire », que chaque élève doit maîtriser au terme de sa scolarité.

    Les ateliers de la Refondation de l’École ont mis en évidence une adhésion très majoritaire aux principes du socle commun. Celui-ci doit devenir dans les faits à la fois l’objectif et le support d’une scolarité obligatoire, pensée et organisée pour tous les élèves. Le socle commun constitue un jalon de l’École de la promotion de tous, intégrée à la formation tout au long de la vie, celle dont la France du XXIe siècle a besoin.

    Acteurs et partenaires de la communauté éducative, nous avons déjà ouvert cette réflexion et nous demandons :

    – la redéfinition du socle commun et la mise en cohérence des programmes avec celui-ci ;

    – de nouvelles modalités d’évaluation et de validation des acquis, le livret personnel de compétences étant inutilement complexe et le diplôme national du brevet inadapté ;

    – la prise en compte du socle commun dans la formation initiale et continue des personnels ;

    – le développement d’outils professionnels pour travailler et évaluer les compétences du socle commun ;

    – de nouvelles organisations du travail des élèves et des personnels dans le cadre de la scolarité obligatoire commune.

    Signataires : Afev, CRAP-Cahiers Pédagogiques, Éducation & Devenir, FCPE, Fep-CFDT, Fespi, Francas, la Ligue, OZP, Sgen-CFDT, SE-Unsa, SIEN-Unsa, SNPDEN-Unsa, SNPsyEN-Unsa, Unsa, Unsa-Education

    https://soclecommun2012.wordpress.com/2012/09/21/appel-pour-le-socle-commun/


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  • Crédits photo: Mario de Biasi/Mondadori Portfolio/Rue des Archives

     

    FIGAROVOX/EXTRAITS - Gestation pour autrui, réforme du collège: à l'occasion de la sortie de son ouvrage La Tentation de l'homme-Dieu, le philosophe Bertrand Vergely livre sa réflexion sur les problématiques de notre société «postmoderne».


    Bertrand Vergely est philosophe et théologien. Il est l'auteur de Deviens qui tu es: La philosophie grecque à l'épreuve du quotidien (Albin Michel, 2014).


    FIGAROVOX. - La réforme sur les collèges suscite depuis plusieurs semaines une vive polémique, entre ceux qui dénoncent un «nivellement par le bas» et ceux qui défendent l'égalitarisme. La «réussite pour tous» à l'école est-elle possible?

    Bertrand Vergely. - Derrière cette formule qui sert aujourd'hui à définir la philosophie officielle de l'éducation se trouve le souci légitime de tout faire pour que chacun puisse s'insérer dans la société. D'où la pertinence de ne laisser aucun élève sur le bord du chemin sous prétexte qu'il est en difficulté. Ce que s'emploient à faire les professeurs des collèges avec un dévouement qu'il convient de saluer. Toutefois, les limites existent. Dans la vie, on peut souhaiter réussir. Mais qui peut être certain qu'il va y parvenir?

    On peut favoriser la réussite. Mais qui peut la garantir? D'où un mensonge quand on annonce la réussite pour tous. Et un danger. Il est possible de supprimer facilement l'échec scolaire. Il suffit pour cela de baisser le niveau général. Ainsi, cessons, comme cela se fait actuellement, de sanctionner les fautes d'orthographe, transformons les notes en couleurs, interdisons le redoublement et fixons à l'avance le taux de réussite au baccalauréat à 85 %. L'utopie de la réussite pour tous devient une réalité. Mais à quel prix! L'élève en difficulté va certainement cesser de se sentir humilié, mais qu'aura-t-il appris et que vaudra le savoir?

    Au lieu de le mettre au niveau d'une culture ne va-t-on pas mettre la culture à son niveau? Et, au lieu de les faire disparaître, la réussite pour tous ne va-t-elle pas renforcer les inégalités?

    Qu'un bon élève évolue dans une école qui ne sanctionne plus l'échec, qu'importe. Comme il est bon, il s'en sortira toujours. Qu'un élève en difficulté subisse ce même régime. Il était en difficulté, il va désormais couler à pic. Quand il était ministre de l'Éducation, Jean-Pierre Chevènement a rappelé que la République se fonde sur l'excellence ainsi que sur ces fondamentaux de l'éducation qui sont le fait de savoir lire, écrire et compter. Avec la réussite pour tous, la République va tourner le dos à ses propres valeurs.

    » Retrouvez l'intégralité de notre article dans l'édition du Figaro à paraître le 19 mai, ou dès maintenant sur Le Figaro Premium


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  • Jean-Pierre PREVEL/AFP

     

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Daisy Christodoulou, auteur d'un best-seller au Royaume-Uni qui démonte les mythes pédagogistes à propos d'éducation, analyse la réforme du collège en France. Elle y voit la continuité du préjugé progressiste selon lequel la connaissance serait obsolète.

    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/05/29/31003-20150529ARTFIG00340-ecole-l-idee-que-le-savoir-n-a-plus-d-importance-est-le-plus-grand-mythe-des-pedagogues.php

    http://www.neoprofs.org/t90533p20-l-idee-que-le-savoir-n-a-plus-d-importance-est-le-plus-grand-mythe-des-pedagogues-le-figaro-30-05-2015


    Daisy Christodoulou est une spécialiste reconnue de l'éducation au Royaume-Uni. Elle a publié en 2014 Seven myths about education, un essai qui a eu un grand retentissement outre-Manche, où elle démonte méticuleusement les méthodes pédagogistes progressistes, et réhabilite l'importance du savoir dans l'apprentissage.


    LE FIGAROVOX:Vous avez écrit un livre intitule Sept mythes sur l'éducation aujourd'hui. Quel est selon vous le mythe le plus persistant de l'éducation contemporaine?

    DAISY CHRISTODOULOU: Le plus grand mythe contemporain à propos de l'éducation, c'est l'idée que la connaissance n'a plus d'importance. On dit désormais que le savoir-faire a plus d'importance que les savoirs, puisque de toute façon les enfants n'ont pas besoin de savoir des choses qu'ils peuvent à tout instant chercher sur leur smartphone.

    Le plus grand mythe contemporain à propos de l'éducation, c'est l'idée que la connaissance n'a plus d'importance.

    Toutes ces justifications de l'abandon de la connaissance sont fausses, parce qu'elles nient la manière dont le cerveau humain fonctionne. La science n'est pas du côté des pédagogues progressistes. La recherche menée ces cinquante dernières années par la psychologie cognitive montre bien combien nous dépendons du savoir stockée dans la mémoire longue pour tous nos procédés mentaux. Au contraire, la «mémoire de travail», celle dont nous nous servons pour aborder l'information nouvelle et l'environnement immédiat, est très limitée. C'est pourquoi il est très important de savoir «par cœur» des choses, même si elles n'ont pas une utilité immédiate. Ainsi, même si tout le monde dispose désormais de calculatrices, il est indispensable de connaitre ses tables de multiplications par cœur. Car après vous serez capable de résoudre des problèmes plus complexes sans avoir à utiliser l'espace limité et précieux de la mémoire de travail pour calculer les tables de multiplication.

    Cette vérité se vérifie dans d'autres domaines. Pour saisir le sens d'un nouveau fait historique, il faut avoir en tête un canevas de dates historiques enregistré dans la mémoire longue. La recherche sur les joueurs d'échecs a montré que plus ils retenaient en mémoires les positions précédentes dans leur mémoire longue, meilleurs ils étaient. Plus vous avez de faits enregistrés dans votre mémoire longue, mieux vous êtes à même de comprendre rapidement les nouvelles informations, et de résoudre efficacement les problèmes de la vie quotidienne. Nous adultes, nous oublions à quel point nous sommes dépendants du savoir, et nous surestimons le savoir dont les enfants disposeraient a priori.

    La science n'est pas du côté des pédagogues progressistes. La recherche menée ces cinquante dernières années par la psychologie cognitive montre bien combien nous dépendons du savoir stockée dans la mémoire longue pour tous nos procédés mentaux.

    Des chercheurs ont même montré que «la mémoire longue était le socle de l'intelligence humaine», et ont défini le fait d'apprendre comme «une transformation de la mémoire longue». Ainsi le prix Nobel Herbert Simon, affirme que «dans chaque domaine exploré par l'esprit humain, un savoir considérable est nécessaire comme préalable à toute pratique d'expert». Il y a un fossé entre ces études scientifiques et le statut octroyé au savoir dans l'establishment de l'éducation, qui dénigre en permanence l'importance du savoir et de la mémoire.

    The Economist écrivait au sujet de la réforme du collège en France «l'approche traditionnelle française, de la classe assise en rangs d'oignons est absolument inadaptée à la nature changeante de l'emploi dans l'économie du savoir». Qu'en pensez-vous?

    C'est un point de vue asséné sans preuves. Rappelons encore une fois l'importance de la mémoire longue, et la faiblesse de la mémoire de travail. Qu'importe l'économie et le monde dans lesquels nous vivons, nous devons prendre en compte la manière dont nos cerveaux fonctionnent. Que nous formions des élèves à travailler dans la finance internationale ou à labourer des champs, à aimer la littérature ou à changer le monde, nous devons admettre que la mémoire de travail est limitée. Si nous tenons compte de cela, l'approche traditionnelle est pleine d'avantages. Une instruction menée par le professeur est régulièrement recommandée dans les analyses sur les techniques d'éducation. L'explication, l'instruction donnée par le maitre permettent de segmenter le contenu, de façon à ce qu'il soit assimilable dans les limites de la mémoire de travail. Les élèves concentrent leur attention sur la bonne chose. Le problème avec les approches qui mettent l'enfant au centre de l'apprentissage, c'est que les enfants sont vite désorientés, ne comprennent pas les concepts fondamentaux et perdent du temps dans des digressions secondaires. Ce n'est pas un préjugé: étude après étude, on se rend compte des bienfaits d'une approche qui met le maitre au centre du dispositif d'apprentissage.

    Le problème avec les approches qui mettent l'enfant au centre de l'apprentissage, c'est que les enfants sont vite désorientés, ne comprennent pas les concepts fondamentaux et perdent du temps dans des digressions secondaires.

    Faut-il adapter l'éducation à l'économie?

    Le marché du travail est en train d'évoluer, c'est une évidence. Le nombre de métiers non-manuels augmente dans l'économie du savoir. Mais les compétences les plus recherchées sont toujours le fait de savoir lire écrire et compter. Ce ne sont pas des compétences nouvelles: l'alphabet et les chiffres sont là depuis longtemps, et nous connaissons très bien la meilleure façon de les enseigner. Ce qui est nouveau, c'est que de plus en plus de gens auront besoin de ces compétences essentielles, et qu'il y aura de moins en moins d'avenir économique pour les analphabètes. C'est pourquoi nous devons désormais faire en sorte que tout le monde ait accès à une éducation qui était auparavant réservée à une élite. Il ne faut pas redéfinir une éducation pour le XXIème siècle, mais tenter de généraliser une éducation autrefois élitiste à tous.

    Une des mesures phare de la réforme du collège en France est de mettre en place davantage d' «interdisciplinarité», qui impliquera des «projets» et des «activités» de la part des élèves. Est-ce une façon de fabriquer de meilleurs élèves?

    Pas du tout. Le problème de l'interdisciplinarité, c'est qu'elle confond les objectifs et les méthodes. L'objectif de l'éducation, c'est de donner les moyens à l'élève d'appréhender le monde dans sa globalité: l'interdisciplinarité est la fin de l'éducation, pas sa méthode. Faire des «projets» sans fin, ce n'est pas une bonne manière d'enseigner, parce qu'ils impliquent trop d'informations, qui surchargent et saturent la mémoire de travail. Au contraire, enseigner des sujets, permet de décomposer des savoirs complexes dont nous avons besoin pour les enseigner de façon systématique. Je me souviens avoir enseigné un projet interdisciplinaire sur l'histoire du football à des élèves de collège. L'objectif était de combiner histoire, géographie et langue anglaise en un seul projet. Mais le problème c'est que les élèves avaient déjà besoin d'avoir des savoirs dans ces disciplines qu'ils n'avaient pas, et qu'on se refusait à leur enseigner, car l'objectif des leçons était toujours l' «activité» et pas l'acquisition et la consolidation du savoir. Avec les projets interdisciplinaires, le savoir disciplinaire devient l'angle mort de l'éducation. On fait des «projets» sur la réorganisation de la bibliothèque de l'école, des thématiques comme le «voyage» ou l' «identité» où le résultat est un carnet de dessins. Mais avec de telles méthodes, comment être surs que les élèves soient capables de construire une phrase?

    L'objectif de l'éducation, c'est de donner les moyens à l'élève d'appréhender le monde dans sa globalité: l'interdisciplinarité est la fin de l'éducation, pas sa méthode.

    Sur le papier, les «projets» peuvent paraître une bonne idée, une façon moderne de préparer les élèves aux problèmes qu'ils rencontreront dans la vie quotidienne. Mais il s'agit d'une erreur logique. Là aussi, la science nous enseigne qu'apprendre une discipline requiert une méthode différente que pratiquer cette discipline.

    Le problème des «activités», c'est qu'elles conduisent les élèves à être distrait de l'essentiel. Si on est d'accord pour comprendre l'apprentissage comme une transformation de la mémoire longue, alors la question essentielle devient: comment apprendre aux élèves à mémoriser des informations? Là aussi, il existe une évidence: nous nous souvenons de ce à quoi nous pensons. De ce point de vue, les activités populaires et les projets ont peu d'intérêt. Par exemple, au Royaume-Uni, les inspecteurs d'académie ont conçu une leçon de langue anglaise où l'on invitait les élèves à faire des marionnettes de Roméo et Juliette. C'est très bien si vous voulez apprendre aux élèves à faire des marionnettes. Mais si vous voulez leur apprendre l'anglais, c'est moins efficace, car les élèves passeront leur temps à penser aux mécanismes qui font agir les marionnettes, pas à l'intrigue ou au langage de la pièce. Cela peut paraître un exemple extrême, mais une fois que vous commencez à privilégier les activités sur le savoir, c'est ce qui risque d'arriver.

    Est-ce à dire qu'il faille revenir à une école «à l'ancienne»?

    Que signifie «à l'ancienne»? Rousseau et Dewey ont écrit leurs thèses pedagogistes il y a longtemps, et je ne défendrai pas pour autant leurs idées! En Angleterre, l'école «à l'ancienne» était loin d'être parfaite. Nous devons évidemment faire en sorte que tous les élèves apprennent, et pas seulement une minorité élitiste. Nous devons essayer de nous améliorer, de faire mieux, et de réformer si nécessaire. Mais les améliorations proposées doivent l'être sur la base d'une recherche sérieuse et actualisée sur la façon dont nous apprenons, et pas sur des présupposés idéologiques ou des clichés de consultant en management à propos de prétendus changements qu'impliquerait le XXIème siècle. Pour moi, tout le tragique de l'éducation contemporaine, c'est qu'il existe une recherche scientifique extrêmement riche sur la manière d'apprendre, qui n'est pas connue ni appliquée dans l'éducation.


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  • Lettre ouverte aux candidats à l’élection présidentielle

    Le socle commun, une promesse démocratique

    https://soclecommun2012.wordpress.com/lettre-ouverte-aux-candidats-2/

    Le principe d’un socle commun, pensé comme un ensemble de connaissances et de compétences communes dont l’acquisition est garantie à chaque élève à l’issue de la scolarité obligatoire, est inscrit dans la loi depuis 2005. Ce principe est fondamental pour tous ceux qui prennent au sérieux la promesse démocratique de l’École, émancipatrice par sa capacité à donner à chacun les moyens de son autonomie, libératrice aussi par son partage de la culture et des valeurs républicaines sans lesquelles notre société ne peut fonctionner collectivement. Le socle commun, peut être le levier de transformation de notre École, encore trop organisée pour la sélection d’une élite.

    Or, depuis 2005, le pilotage institutionnel s’est révélé défaillant, voire contreproductif. Le socle a été transformé en un objet technocratique au service d’une évaluation de la « performance » du système et des élèves, évaluation centrée sur des « fondamentaux » réducteurs. Il est de plus contesté dans ses principes par le rétablissement de facto d’un palier d’orientation en cours de scolarité au collège. Cette dérive sert les tenants du conservatisme, de la sélection et de l’orientation précoce.

    Pourtant, malgré l’absence de formation initiale et continue des équipes pédagogiques au travail par compétences, malgré l’absence d’outils professionnels opérants, malgré le défaut de lisibilité du socle pour tous les acteurs, de nombreux écoles et collèges ont commencé à transformer les pratiques pédagogiques en plaçant au cœur de leur démarche les apprentissages des élèves, démontrant au quotidien la pertinence du socle commun.

    Candidats à l’élection présidentielle, vous faites de la lutte contre l’échec scolaire un enjeu majeur du prochain quinquennat. Acteurs et partenaires de la communauté éducative, nous vous demandons de vous engager à nos côtés à relever le défi du socle commun.

    Pour cela, il faudra redéfinir d’une part les contenus du socle commun, en y adaptant les programmes, d’autre part les modalités d’évaluation de son acquisition par les élèves. Il faudra également créer une véritable continuité éducative tout au long de la scolarité commune obligatoire et mettre en œuvre une politique de formation de tous les professionnels concernés. Il faudra affirmer haut et fort l’éducabilité de tous les enfants et affecter les moyens nécessaires.

    Nous vous demandons de vous engager dans ce combat démocratique avec les acteurs de l’éducation pour que le socle commun, véritable obligation de l’Etat vis-à-vis de sa jeunesse, devienne le fondement de notre École, une Ecole de la promotion de tous, intégrée à la formation tout au long de la vie, celle dont la France du XXIème siècle a besoin.

    Christian Chevalier   SE-Unsa 

    Thierry Cadart   Sgen-CFDT

    Philippe Watrelot   CRAP-Cahiers pédagogiques

    Marie-Claude Cortial    Education et Devenir                                                                                                      

      

    Premiers signataires : Afev, FCPE, Fep-CFDT, Francas, la Ligue, OZP, SIEN-Unsa, SNPDEN-Unsa, Unsa, Unsa-Education, SNPsyEN-Unsa


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