• http://www.lexpress.fr/education/le-ps-aux-manettes-de-l-election-du-futur-president-de-la-fcpe_1686206.html

    Plusieurs candidats sont en lice pour la présidence de la FCPE, première association de parents d'élèves. Le mandat du précédent président, Paul Raoult, n'a pas été renouvelé lors du congrès qui s'est tenu à Reims, ce week-end. Les adhérents lui reprochent son soutien trop marqué à la réforme du collège.

    [Exclusif] La semaine a été chaude pour les membres du conseil d'administration de la FCPE. Après le désaveu de son président, Paul Raoult, au congrès du 24 mai, à Reims, la principale fédération de parents d'élèves est en crise. Plusieurs courants et personnalités s'affrontent au sein du conseil d'administration, tandis que la réforme du collège divise les adhérents.  

    En coulisse, cette semaine, les tractations sont donc intenses. Il s'agit de trouver une majorité pour élire un nouveau président ou une nouvelle présidente, lors de la réunion du conseil qui doit se tenir le samedi 6 juin.  

     

    >> Lire aussi: "Pour ou contre la réforme du collège?" 

    Clarifier la position vis à vis du Parti socialiste

    Selon nos informations, plusieurs candidats seront en lice pour prendre la succession de Paul Raoult. Tout d'abord, Tabia Maynou, secrétaire générale de la FCPE du Nord et représentante d'Ambitions. Ce courant a réalisé une percée remarquable au dernier congrès faisant entrer quatre de ses membres au conseil. Il souhaite une clarification, notamment sur l'indépendance politique de la fédération vis-à-vis du PS. 

     

    C'est également l'une des revendications d'Hervé-Jean Le Niger, président de la FCPE parisienne. S'il s'est abstenu de voter le rapport d'activité, il souhaite désormais rassembler en écoutant toutes les voix dissonantes qui se sont exprimées lors du congrès. L'un de ses leitmotivs: redonner la parole aux adhérents mis en sourdine par l'appareil. 

    Un putch manqué en janvier

    Par ailleurs, Rodrigo Arenas, président de la FCPE de Seine Saint-Denis qui a tenté de faire un putch en janvier dernier pour renverser le président Paul Raoult devrait aussi présenter sa candidature. Allié à Hélène Rouch à la tête du puissant département Midi-Pyrénées, qui a voté contre le rapport d'activité, Rodrigo Arenas a échoué à faire voter lors du congrès la création d'un comité d'honneur où seraient présent les anciens présidents de la FCPE. Il souhaite aussi un renouveau démocratique. 

    Enfin, la mieux placée en terme de voix semble Liliana Moyano. Très bien réélue au congrès, la trésorière de la FCPE a recueilli, elle, un vote positif sur son rapport d'activité. Calme, posée, elle apparaît moins clivante que les autres candidats. Elle a beaucoup consulté cette semaine pour tenter de rallier les uns et les autres à un projet. 

    Au-delà de l'enjeu interne à la fédération, l'élection du nouveau président de la FCPE est surveillée de très près par Solférino et le gouvernement. Najat Vallaud Belkacem a besoin de conserver l'appui de la fédération de parents d'élèves sur sa réforme du collège. Or, l'un des sujets de divergence au sein du conseil d'administration est justement l'attitude "trop suiviste" à l'égard de la politique gouvernementale, et notamment concernant la défense de cette réforme. A cet égard, d'aucuns regrettent "l'omniprésence" de Jean-Jaques Hazan, ex président de la FCPE, considéré par certains comme "la courroie de transmission de Solférino". 


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  • Nouveaux programmes

    Mathématiques : ce qui reste à retravailler

    Questions à Xavier Buff

    4 juin 2015

    Xavier Buff, directeur de l’Institut de recherche pour l’enseignement des mathématiques de Toulouse, est membre du Conseil supérieur des programmes. Il répond à nos questions sur l’élaboration des programmes de mathématiques des cycles 2,3 et 4. Il cite «  Maths en jeans  », opération dont il est partie prenante depuis plusieurs années et dont les Cahiersse sont souvent fait écho.

     

    Pouvez-vous rappeler le processus d’élaboration du programme de maths par le CSP et les sous-groupes, plus expertises ?
    Des groupes d’élaboration de projets de programmes (GEPP) ont été mis en place au cours du premier semestre 2014. Chaque groupe est :

    Concernant les mathématiques plus spécifiquement, le travail a été coordonné par Alain Marque, André Puyau et Gérard Sensevy pour le cycle 2, Denis Butlen et Florian Paulou pour le cycle 3, et Laurent Chéno pour le cycle 4.

    Dans la phase de consultation vient d’avoir lieu une journée d’échanges. Comment a-t-elle été conçue et surtout comment transformer une journée de débats en propositions de modifications du projet initial ?
    Après la remise des projets de programmes par les GEPP au CSP, et avant leur adoption par le conseil, j’ai contacté la Commission française pour l’enseignement des mathématiques (CFEM), pour avoir un premier avis sur ces projets de programmes. Il est apparu qu’ils devaient être retravaillés, mais qu’il fallait se donner du temps pour ce travail. La même analyse s’appliquant à d’autres champs disciplinaires, le CSP a fait le choix suivant :

    • adopter les projets de programmes afin que la DGESCO puisse recueillir les réactions et les suggestions de la communauté pédagogique et éducative ;
    • profiter du temps de consultation pour se préparer à retravailler les projets de programmes dans des délais très courts après le retour de la consultation. Le CSP a ainsi décidé d’organiser plusieurs réunions avec des enseignants, des représentants des sociétés savantes, des associations de spécialistes, des personnalités scientifiques reconnues, des membres du CSP et des membres des GEPP afin d’identifier les points qui pourraient être appelés à être retravaillés.

    Une réunion concernant les mathématiques et l’informatique a été organisée le 29 mai. Il est intéressant de constater que les remarques des participants convergent sur la majorité des points.

    • Un de ces points concerne la cohérence inter-cycles. Je vais donc préparer avec l’aide du secrétariat du CSP et des membres des GEPP concernés une cartographie des programmes de mathématiques du cycle 1 au cycle 4 afin d’identifier les faiblesses du projet.
    • Un autre point concerne les liens entre les disciplines. Je vais proposer que lors de la prochaine réunion du CSP, nous planifiions une réunion interdisciplinaire d’ici la fin du mois de juin, afin de déterminer comment les liens entre les disciplines pourraient prendre forme dans les projets de programmes. Cela sera certainement plus simple maintenant que nous connaissons les choix qui ont été faits par le ministère concernant les enseignement pratiques interdisciplinaires (EPI).
    • Un autre point concerne l’enseignement d’informatique. Le CSP vient d’adopter un projet de programme pour un enseignement d’exploration d’informatique et de création numérique en classe de seconde : http://www.education.gouv.fr/cid89179/projet-de-programme-pour-un-enseignement-d-exploration-d-informatique-et-de-creation-numerique.html

    Nous avons trouvé ce projet particulièrement bien formulé. Nous étudions comment réinvestir le travail du groupe qui a préparé ce projet de programme afin de rendre le projet de programme d’informatique du cycle 4 plus lisible et plus cohérent.

    • Un dernier point pour lequel les remarques convergent est une demande de contenus plus détaillés. Ce point me semble beaucoup plus délicat à traiter car il ne faut pas surcharger les programmes afin de laisser aux élèves le temps pour pratiquer les mathématiques : raisonner, conjecturer, argumenter, prouver, mais par ailleurs il faut donner suffisamment de matière pour pratiquer les mathématiques. Il faut continuer d’échanger sur ce point afin que le CSP puisse prendre une position éclairée une fois que les enseignants se seront exprimés dans le cadre de la consultation sur les projets de programmes.

    Un point ne semble pas consensuel. De la part des enseignants de collège (fin de cycle 3 et cycle 4), il pourrait y avoir une demande de repères de progressivité annuels, tandis que pour les enseignants de primaire, il se pourrait qu’il y ait une demande de repère de progressivité qui ne le soient pas afin que la logique des cycles puisse véritablement être opérationnelle. Pour cette raison, il me semble que le CSP est favorable à des repères de progressivité qui ne soient pas annuels mais soient uniquement présents quand il y a un enchaînement logique incontournable. Attendons d’avoir le retour de la consultation pour y voir plus clair, mais ce point pourrait être un point délicat.

    Enfin, lors de cette réunion, nous avons très peu parlé de l’articulation entre les projets de programmes et le socle. Espérons que ce point sera plus au centre des discussions d’une réunion interdisciplinaire.

    Pouvez-vous, pour un public qui dépasse les spécialistes des maths, nous dire sur quoi va porter le travail du CSP d’ici septembre, sur quels points il va travailler et quels sont les enjeux à l’heure où le niveau de maths révélé par PISA en fin de collège semble très inquiétant ?
    Un gros travail qui attend le CSP est celui de renforcer la cohérence de l’ensemble du projet : cohérence avec le socle, cohérence entre cycles, cohérence entre disciplines. Le temps donné aux GEPP pour préparer les projets de programmes a été insuffisant pour que ce travail puisse être approfondi. Les GEPP ne disposaient pas de la version définitive du socle qui n’a été publiée que le 31 mars 2015, ils n’ont eu que peu d’occasions de se rencontrer et ont travaillé sans connaître le contenu de la réforme du collège, notamment en ce qui concerne les EPI et les thèmes proposés.

    Pour les mathématiques plus spécifiquement, je reviens sur un point pour lequel je n’ai pas actuellement de solution : comment réussir à concilier un contenu suffisant pour que les élèves puissent pratiquer les mathématiques mais qui en même temps ne soit pas trop surchargé pour que tous les élèves pratiquent ? Cette pratique est nécessaire si l’on souhaite que les mathématiques jouent leur rôle dans l’acquisition du socle (en particulier les langages scientifiques - domaine 1, la résolution de problème - domaine 2, le jugement fondé sur la réflexion et l’argumentation - domaine 3, la culture mathématique, la rigueur intellectuelle, l’aptitude à démontrer - domaine 4, les représentations du monde - domaine 5).

    Comment voyez-vous la place des maths dans les EPI ? et dans l’apprentissage du numérique ?
    La pratique des mathématiques, nous essayons de la mettre en place dans des ateliers Maths en Jeans. Un petit nombre d’élèves participent à de tels ateliers. La «  Stratégie mathématiques  » présentée par le ministère le 4 décembre prévoit un travail sur les problèmes ouverts. Cela prend du temps.

    Une piste à approfondir est celle des EPI. Il est nécessaire pour cela que les programmes de mathématiques prévoient un contenu qui puisse être travaillé dans les EPI. Cela pourrait être discuté lors d’une réunion inter-disciplinaire. N’ayant découvert les thèmes retenus par la DGESCO pour les EPI que récemment, je ne vois pas encore de proposition concrète se dessiner et j’espère que les échanges que nous aurons permettront de faire émerger des propositions.

    Pour le thème «  Sciences, technologie et société  », on pourrait imaginer un travail autour de l’histoire des sciences, de la mesure de grandeurs astronomiques (rayon de la Terre, distance Terre-Lune, Terre-Soleil), de la théorie de l’héliocentrisme à l’époque de l’Inquisition…

    Pour le thème «  Information, communication, citoyenneté  », on pourrait étudier comment les mathématiques permettent de modéliser et de comprendre les réseaux de communication, ce qui renforcerait par la même occasion le lien avec le programme d’informatique.

    Propos recueillis par la rédaction

    Retrouvez notre dossier en ligne sur la consultation sur les nouveaux programmes. Un mois pour donner son avis !


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  • Français

    Des programmes qui donnent plus de sens à l’enseignement
    Par Céline Walkowiak

    Cohérence, liberté, exigence
    Par Caroline Rousseau

    « On apprend à parler, écrire, lire en parlant, écrivant et lisant… »
    Denis Paget

    Mathématiques
    Cycle 4 : priorité à la résolution de problème en mathématiques
    Par Anne-Marie Sanchez

    Primaire
    Points positifs, points à affiner dans le projet pour le cycle 3
    Sylvie Baud-Steff

    DES ARTICLES EN LIGNE :

    Le travail au sein du groupe du cycle 3
    Entretien avec Gilles Langlois

    « Notre groupe a bénéficié de la contribution d’une centaine de personnes. »
    Entretien avec André Tricot

    Mon expérience au sein du groupe d’élaboration des programmes de Cycle 4
    Jean-Michel Zakhartchouk

    Des programmes plus explicites et donc plus justes
    Entretien avec Patrick Rayou

    « Le socle commun, c’est le programme des programmes »
    Eric Favey

    Pour un nouveau manuel scolaire
    Tribune

    DES NUMÉROS DES CAHIERS PÉDAGOGIQUES :

    N° 513 Quelle éducation laïque à la morale ?
    Coordonné par Élisabeth Bussienne et Michel Tozzi

    N° 507 Questions aux programmes
    Coordonné par Françoise Colsaët et Jean-Pierre Fournier

    N°486 - Culture de l’école, cultures des jeunes
    Coordonné par Nicole Priou

    ET DES PRISES DE POSITION, ARTICLES, PUBLICATIONS SUR LE COLLÈGE

    Construisons le collège de demain


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  • Technologie
    Un projet qui semble très bien réfléchi
    Par Francis Blanquart

    12 mai 2015


    Quelques remarques tout d’abord pour le cycle 3. On perçoit plusieurs niveaux de continuum : un cycle du CM1 à la 6e et une intégration des sciences et de la technologie en 6e.

    C’est un décloisonnement dans le temps et dans l’espace comme le prévoyait depuis 2005 la mise en place du socle commun.

    Pour la 6e, il faut donc réfléchir à la continuité et à la complexité des savoirs scientifiques et technologiques. C’est un beau challenge, assez ambitieux. Rencontrer d’une part les professeurs des écoles pour élaborer la trame des progressions disciplinaires et travailler d’autre part avec nos collègues de sciences pour élaborer une cohérence des apprentissages pour la fin de ce cycle.

    Pour le cycle 4, une première lecture donne une impression d’être en pays connu, notamment pour les 6 compétences que l’on retrouve clairement définies. Ce qui est nouveau c’est toujours cette notion de cycle : il y a en effet 3 nouveaux thèmes proposés mais la large liberté pédagogique qui nous est offerte nous permettra sans aucun doute de mettre à profit l’expérience déjà accumulée avec les «  anciens programmes  ».

    Un tableau indiquant les niveaux d’exigence attendus est proposé pour le cycle 4. Mais c’est justement la progression qui est présentée qui me surprend le plus. En effet, les tâches complexes ne semblent pas présentes dès le début du cycle, ce qui est contradictoire avec l’idée de progressivité dans la construction de la complexité et de développement des compétences !

    Ceci dit, ce projet me semble très bien réfléchi, même s’il nécessitera un accompagnement en formation des enseignants. Personnellement, je ne suis pas déçu, quel régal, l’audace dépasse enfin la prudence ! C’est certainement le «  programme-curriculum  » qui va, je l’espère, parachever la démocratisation de l’école attendue depuis 40 ans.

    Francis Blanquart,
    professeur de technologie à Loos-en-Gohelle (Nord)

    La consultation sur les programmes de collège est ouverte sur le site mis en place par le ministère de l’Éducation nationale.


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  • 18 mai 2015

    http://www.cahiers-pedagogiques.com/EPS-la-question-de-la-culture-de-reference-encore-posee

    Les nouveaux programmes d’Éducation physique et sportive des cycles 3 et 4 proposent un certain nombre de ruptures sur le fond et la forme avec les programmes de 2008. Ces textes font ressurgir parmi les professionnels des oppositions qui ne sont pas sans rappeler les conflits des années 90. Pour autant, y-a-t-il d’autres axes de réflexion ? Tentative de décryptage.

     

    Des exemples de ce qui change concrètement et de ce qui pose questions

    LE PASSAGE D’UNE EPS ORGANISÉE PAR QUATRE COMPÉTENCES PROPRES À UNE EPS STRUCTURÉE PAR DES GROUPEMENTS D’ACTIVITÉS PHYSIQUES SPORTIVES ET ARTISTIQUES (APSA).

    Si les compétences propres des programmes de 2008 étaient souvent critiquées, notamment au niveau théorique, celles-ci avaient au moins le mérite de permettre à chaque élève de parcourir des « grands champs d’expériences culturelles » comme « se déplacer en s’adaptant à des environnements variés et incertains », mais aussi, pour les équipes, d’organiser et de programmer des APSA sur des durées suffisantes de pratique.

    Aujourd’hui, qu’en est-il ? Au cycle 3, il s’agira sur les trois années de valider sept compétences disciplinaires et une compétence interdisciplinaire. Au niveau du cycle 4, nous devrons sur l’ensemble des trois années, programmer huit groupes d’APSA. De même, les programmes de 2008 organisaient la progressivité des apprentissages vis-à-vis de deux niveaux de compétences à atteindre dans les APSA choisies. Il nous est proposé aujourd’hui des repères, certainement à clarifier, puisque les niveaux « découverte » et « approfondissement » constitueraient alors les points de référence. Ces modifications importantes se situent dans la droite ligne de la réforme du collège qui accorde une marge de manœuvre accrue laissée aux équipes pour établir un programme local équilibré.

    Cependant, des questions peuvent se poser quand à l’unité et la cohérence entre les différents établissements dans les programmations qui vont être élaborées, les moyens des collèges gouvernant bien trop souvent le choix des activités. De même au cycle 3, ces nouveaux programmes renforcent le travail d’équipe entre écoles et collèges pour instiller une continuité dans les apprentissages, mais la communication et la volonté de travailler ensemble seront-ils au rendez-vous ? Est-il réaliste et souhaitable que les élèves « visitent » 8 compétences sur 3 années ? L’éternel débutant serait-il de retour ?

    LA QUESTION DE LA CULTURE DE RÉFÉRENCE.

    Sur le fond, on peut aussi s’interroger sur « un retour en force » des APSA comme références uniques à l’élaboration des futures programmations en cycle 4. Pourquoi alors cette incohérence entre cycle 3 et cycle 4 ? Pourquoi des programmes organisés par rapport à des compétences à atteindre (cycle 3) puis par rapport à des groupes d’activités liés à des compétences (cycle 4) ?

    Ici se pose alors la question de la culture de référence de l’EPS puisque seule l’étude « stricto sensu » des activités physiques, sportives (surtout ?) et artistiques semble être promue de la 5ème à la 3ème. Qu’en est-il alors de la nécessaire distance à créer avec ces activités à laquelle nous invitaient les derniers textes en proposant « des pratiques scolaires issues des pratiques sociales » ? L’accès « à une culture raisonnée, critique et réfléchie des APSA » pour les élèves est-il toujours possible ? Nous pouvons alors nous interroger sur ce palier théorique et culturel franchi par les concepteurs des programmes. Nombre de collègues attendaient des programmes novateurs en cycle 4 organisés autour et pour l’acquisition de savoirs, voire l’étude « d’objets d’enseignement » en lien avec des mobiles d’agir.

    Nombre de collègues attendaient un renforcement de la notion de « forme de pratique scolaire » apparue dans les derniers textes du lycée professionnel en 2009 appuyés en cela par les travaux de groupes de réflexion comme le CEDREPS (1). Nombre de collègues attendaient des programmes des cycles 3 et 4 un renforcement, une clarification et une continuité de la notion de compétence et de ses « attributs ». Pourtant, quid des situations complexes mises en avant dans les programmes de cycles 3 et non du cycle 4 ? Quid aussi des versants méthodologiques et sociales inhérents à chaque compétence attendue des programmes de 2008 ? Les liens avec le socle commun sont-ils si explicites que cela pour l’ensemble des collègues ?

    DEUX CYCLES, DEUX FINALITÉS MAIS UNE DISCIPLINE ?

    Enfin, on peut se questionner encore une fois sur la cohérence proposée dans ces programmes au niveau des finalités de la discipline. Au cycle 3, l’EPS (comme affiché dans les programmes de 2008) doit former « un citoyen, cultivé, lucide, autonome, physiquement et socialement éduqué », alors qu’au cycle 4, il ne s’agirait plus que de garantir « à chacun l’accès à une culture sportive et artistique raisonnée participant à une culture universelle ». Certes, la transmission culturelle fait partie intégrante de l’ADN de la discipline mais la finalité et les trois objectifs des anciens programmes et des propositions pour le cycle 3, ne participent-ils pas d’une façon optimale et unanime à délimiter les contours de l’identité de l’EPS ?

    PROPOSITIONS

    Ces quelques exemples illustrent encore une fois la difficulté pour notre discipline à faire preuve d’unité et de cohérence dans ses propositions. L’unité et la cohérence devraient pourtant constituer des principes directeurs et objectifs dans l’élaboration des programmes, principes qui pourraient permettre la prise en compte des différentes sensibilités de notre discipline. Au regard de ces principes, voici quelques réponses que nous pourrions apporter à la consultation sur les propositions de programmes :

    - Plus d’unité et de cohérence au niveau des finalités.

    - Plus d’unité et de cohérence dans l’organisation des programmes en proposant un choix plus restreint d’expériences culturelles motrices à vivre pour les élèves pour permettre des durées de pratique réalistes et de véritables apprentissages.

    - Plus d’unité et de cohérence en précisant les niveaux de compétences attendus et en s’interrogeant sur les libellés de celles-ci.

    - Plus d’unité et de cohérence en mettant en avant les notions de situations complexes, de formes de pratiques scolaires, liées à l’étude de savoirs bien identifiés.

    - Plus d’unité et de cohérence en réinterrogeant la place et le rôle des APSA dans ces programmes, donc de la culture de référence de la discipline.

    Ces options sont développées par le CEDREPS (Collectif d’étude disciplinaire pour le renouvellement de l’enseignement de l’EPS), un des groupes ressources de l’AEEPS (Association pour l’enseignement de l’EPS). Vous pouvez retrouver celles-ci sur le site de l’AEEPS.

    Pour alimenter votre propre réflexion, vous pouvez aussi consulter les sites syndicaux du SE-Unsa et du Snep-FSU.

    Jérome Rivoire
    Enseignant d’EPS, collège Saint Louis de la Guillotière, Lyon. Formateur au CEPEC (Centre d’études pédagogiques pour l’expérimentation et le conseil) de Lyon

    La consultation sur les programmes de collège est ouverte sur le site mis en place par le ministère de l’Éducation nationale.


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