• Histoire-Géographie
    Une marque de confiance très agréable
    Par Géraldine Duboz, Émilie Kochert et Laurent Fillion

    Ces programmes ne sont pas révolutionnaires : ils gardent le même découpage chronologique qu’avant et les mêmes approches en géographie. En revanche, l’allègement et la liberté de choix d’approfondissement est vraiment bienvenue. Pouvoir passer d’un programme fait par le prof à un programme maîtrisé par l’élève, la possibilité d’un véritable travail de fond sur les notions et les compétences sont une marque de confiance très agréable.

    Il faudrait peut-être préciser pour chaque thème d’histoire les attendus essentiels (notions, repères) pour que chacun comprenne bien que, par exemple, les Lumières ne sont pas facultatives, mais que leur approfondissement dans le sous-thème “Société et culture au temps des Lumières” est une possibilité. Ces approfondissements possibles sont d’ailleurs nécessaires dans le cadre des EPI (enseignement pratiques interdisciplinaires).

    DES REGRETS

    L’histoire des arts fait l’objet d’un programme à part. Il aurait été intéressant de l’intégrer dans le programme d’histoire.
    L’absence de pont entre l’histoire, la géographie et l’éducation morale et civique (EMC), dont on aimerait bien connaître les programmes avant le mois de septembre 2015.
    L’absence de ponts avec les autres disciplines dans l’objectif de la mise en place d’EPI.
    L’absence d’une véritable progressivité dans l’apprentissage des compétences.

    Pour le cycle 3 :
    Quelques formulations malheureuses sont peut-être à revoir : “La France avant la France” ?
    Réintroduire la préhistoire en 6e est une très bonne idée pour bien comprendre le passage à la civilisation et à l’écriture.

    Pour le cycle 4 :
    5ème - Certains thèmes facultatifs en histoire pourraient passer en obligatoire : d’abord pour faire taire les polémiques, mais aussi parce que finalement, l’ensemble obligatoire est assez léger.
    En revanche, en géographie, il nous semble que les professeurs et les élèves font une overdose du développement durable.

    4ème : c’est un peu chargé en histoire. Insérer la Première Guerre mondiale est une démarche intéressante, mais c’est un peu lourd sur l’année.
    Le programme de géographie, qui ne change pas beaucoup, est très bien, très intéressant pour les élèves qui l’apprécient.

    3ème : en histoire, une interrogation sur le "gros morceau" de la Guerre froide, notamment sur l’aspect “modes de vie”. Si étudier la société de consommation à l’Ouest parait intéressant, le mode de vie à l’Est nous parait moins pertinent.
    En géographie, le thème “un enjeu d’aménagement à l’échelle locale” nous semble réducteur : dans certains coins très ruraux de France, l’aménagement local est beaucoup moins riche à étudier que dans une aire urbaine… Ne serait-il pas plus pertinent de l’élargir à l’échelle régionale ? D’autant plus en ces temps de re-définition de l’espace régional. Et cela pourrait être couplé avec l’étude de la régionalisation en EMC.

    Géraldine Duboz, Émilie Kochert et Laurent Fillion
    Professeurs d’Histoire-Géographie en collège

    La consultation sur les programmes de collège est ouverte sur le site mis en place par le ministère de l’Éducation nationale.


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  • SVT
    Le projet de programme en Sciences de la Vie et de la Terre pour le cycle 4, quoi de neuf ?
    Par Claire Faidit

     

    Le projet de programme en Sciences de la Vie et de la Terre pour le cycle 4, quoi de neuf ?

    Claire Faidit

    20 mai 2015


    Ce qui différencie, pour l’essentiel, le projet 2015 des anciens programmes de 2008, c’est, il me semble :
    - Une centration sur les compétences à développer chez les élèves et sur les concepts que l’élève doit maitriser plus que sur des notions très détaillées à enseigner.
    - Une reconnaissance d’une pluralité possible d’approches, au lieu de donner des indications très précises sur les démarches à suivre.
    - Une place plus grande sur l’histoire des sciences, qui n’est plus marginalisée et noyé dans de nombreuses « capacités ».
    - Une vraie référence au socle commun, qui n’était évoquée que très formellement en 2008.
    - Le partenariat est introduit comme une façon de permettre à l’élève de développer des compétences élargit.

    (voir pour une analyse comparative plus détaillée le tableau suivant en PDF)

    PDF - 80.8 ko

    Et bien d’autres changements aussi majeurs : contribution des SVT aux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), redondance des trois thèmes par années...

    Un projet synthétique et ambitieux donnant une liberté pédagogique à l’enseignant mais également aux équipes en SVT. Mais qui décidera en cas de désaccord ? Comment assurer une équité entre les établissements dans la mise en œuvre de cette réforme ? Quelles organisations du temps de travail en équipe des enseignants permettra la mise en œuvre de ce projet ? Quelle formation pour accompagner cette nouvelle liberté donnée aux équipes ?

    Même si ce projet de programme en SVT ouvre de nouvelles perspectives, l’enjeu sera bien les conditions de mise en œuvre générale de la réforme et ne pourra aboutir que si tous les élèves ont des enseignants devant eux, qui plus est formés, que le nombre d’élève par classe soit acceptable et adapté au contexte territorial. D’autres conditions que la cohérence et la qualité du fond de ce projet de programme garantissent donc d’une part l’acceptation et d’autre part la réussite de la réforme du collège.

    Claire Faidit
    Professeure de SVT en collège (Puy de Dôme

    La consultation sur les programmes de collège est ouverte sur le site mis en place par le ministère de l’Éducation nationale.


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  • L’éducation aux médias et à l’information dans les programmes : une avancée ?
    Par Denis Tuchais

    L’éducation aux médias et à l’information dans les programmes : une avancée ?

    Denis Tuchais

    29 mai 2015

    On ne peut que se réjouir de voir apparaître une éducation aux médias et à l’information (EMI) dans les nouveaux programmes, alors même que l’infâme terreur de début janvier faisait (re) surgir la nécessité absolue de mieux former nos élèves dans ce domaine.

     

    Je me suis efforcé, dans ma contribution aux travaux du Conseil supérieur des programmes sur le cycle 4, de donner consistance à cette éducation, inscrite dans l’article 53 de la loi de Refondation de 2013. J’ai tenté à mon humble niveau de répondre à cette commande en m’appuyant sur un principe : la volonté de faire la synthèse de différentes contributions déjà existantes, celle de l’éducation aux médias (Clemi - Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information), celle de l’information-documentation (GRCDI et Fadben - Groupe de recherche sur la culture et la didactique de l’information et Fédération des enseignants documentalistes de l’EN), les textes ministériels existants (Pacifi - Parcours de formation à la culture de l’information) et les expériences d’autres pays (Belgique et Canada). Il n’est pas nécessaire de réinventer la roue.

    Ainsi l’EMI, telle que le groupe de travail que j’ai mené l’a pensée, s’appuie sur le triptyque suivant :

    • «  une connaissance critique de l’environnement informationnel et documentaire du XXIe siècle  »,
    • «  une maîtrise progressive de sa démarche d’information, de documentation  »,
    • «  un accès sûr, légal et éthique des possibilités de publication et de diffusion  ».

    Des professeurs-documentalistes par l’intermédiaire de la FADBEN ont réagi à ces propositions. J’aimerais y répondre ici.

    La première remarque porte sur l’information-documentation dans les programmes. La Fadben regrette que des compétences professionnelles propres au professeur-documentaliste soient transférées à des professeurs de disciplines (histoire et géographie, par exemple), alors que j’aurais plutôt tendance à me féliciter que des contenus d’enseignements disciplinaires ou interdisciplinaires variés relèvent de l’EMI, favorisant ainsi une démarche pédagogique concertée de formation des élèves, associant le professeur-documentaliste et ses collègues. C’est d’ailleurs tout l’enjeu des EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires), nous y reviendrons.

    Pour le cycle 3, ma position est claire. J’ai transmis au groupe de travail des propositions pour intégrer l’EMI. Mais, ne participant pas aux travaux de ce groupe, je n’ai pu aller au delà et garantir leur prise en compte finale. Cela semble indispensable, au regard de l’investissement pédagogique d’une très grande majorité des professeurs-documentalistes auprès des élèves de 6e.

    L’EMI DANS LE SOCLE

    La deuxième partie de l’analyse de la Fadben porte sur le programme d’EMI du cycle 4 dont j’assume collectivement avec le groupe de travail le contenu final, fruit du débat entre ses différents membres. En démocratie, le résultat du débat argumenté prend toujours la forme d’un compromis démocratique. Pour faire consensus, il faut bien admettre de part et d’autre que le résultat obtenu constitue un pas en avant, même si ce pas n’a pas nécessairement la dimension souhaitée par chacun.

    Je pourrais aussi ajouter que les programmes ont été écrits avec le souci constant d’être orientés vers l’élève. Il ne s’agissait pas d’écrire un référentiel métier du professeur-documentaliste, mais de présenter les compétences attendues en fin de cycle des élèves et que celles-ci soient lisibles par les parents. Il s’agissait d’une injonction forte du ministère.

    La Fadben a été consultée lors de ces travaux, et beaucoup de ses propositions ont été prises en compte, notamment sur les trois champs de connaissances. Mais je ne puis partager le point de vue suivant : «  regretter cependant que ces trois champs ne structurent pas le développement des compétences à construire et des connaissances associées, et ne restent qu’une référence introductive. Les auteurs ont en effet préféré une organisation fondée sur le cinq domaines du socle, choix qui n’est pas sans générer certaines difficultés de lecture et de compréhension.  » Nous avons là une divergence forte, qui s’explique peut-être par une «  opposition absolue au projet global de refondation.  »

    Le cadrage donné par le ministre au CSP était clair : il s’agissait de présenter dans chaque cycle la contribution de chaque discipline ou champ d’enseignement à l’acquisition de chacun des domaines du socle commun. Notre groupe de travail s’en est donc tenu, pour l’EMI, à ce cadre légitimé par la consultation nationale sur le socle qui a fait apparaître la nécessité absolue de relier socle commun et programmes. Ces trois entrées ont permis de définir un certain nombre de compétences et notions propres à l’EMI déclinées selon le nouveau socle. On connaît la difficulté éprouvée par les enseignants lors de la précédente réforme de mettre en cohérence le socle et les programmes.

    A propos des notions, il ne s’agissait pas de produire un inventaire exhaustif, mais de donner des points de repères, non pas en visant la formation d’étudiants en sciences de l’information et de la documentation, mais celle d’élèves de la 5e à la 3e aux médias et à l’information. Chaque professeur, en fonction des élèves qu’il encadre et du travail informationnel et documentaire qu’il accompagne, apprécie jusqu’où il peut préciser les connaissances utiles aux élèves.

    FAISONS CONFIANCE AUX ENSEIGNANTS

    Je partage avec la Fadben l’insatisfaction relative sur le caractère implicite de l’identification du professeur-documentaliste comme référent de l’éducation aux médias et à l’information. Mais, comme je l’ai dit plus haut, c’est le résultat d’un compromis démocratique. Des textes officiels explicitent clairement le rôle du professeur-documentaliste, comme l’arrêté du 1er juillet 2013 : faisons confiance aux équipes pédagogiques et éducatives pour qu’une avancée positive de la formation de tous les élèves aux médias et à l’information soit traduite en actes.

    Finalement, le professeur documentaliste a la chance d’occuper un poste qui a le grand avantage de ne pas être assujetti à un emploi du temps figé. Cette souplesse est liée aux diverses missions dont ils ont la charge (enseignement, gestion des ressources documentaires, ouverture culturelle). C’est un atout que nous devons préserver. Nous avons une place particulière dans l’établissement, qui est sûrement innovante, au rythme lent de notre institution et qui favorise aussi les innovations pédagogiques. Ces innovations pourront, je l’espère, s’épanouir au sein des EPI, à investir pour mettre en œuvre l’EMI.

    Denis Tuchais
    Professeur documentaliste au collège Les Escholiers de la Mosson (Montpellier), membre du groupe de travail Cycle 4 sur les programmes

    A lire sur le même thème :
    Un mois pour donner son avis !

    Et notamment :
    Des programmes plus explicites et donc plus justes
    Entretien avec Patrick Rayou


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  • Le Conseil supérieur des programmes a été saisi par la ministre chargée de l'Éducation nationale, le 26 janvier 2015, afin d'élaborer un projet de programme pour un enseignement d'exploration d'informatique et de création numérique destiné aux élèves de seconde générale et technologique. Le groupe d'élaboration de ce projet de programme a remis récemment sa proposition, adoptée par le CSP.

    Ce projet a la double ambition d'apporter aux élèves de seconde des connaissances et des modes de raisonnement dans le domaine de la science informatique et de les amener à un premier niveau d'analyse critique des enjeux du numérique. La mise en œuvre du programme est organisée en « modules » s'inscrivant dans un champ d'application de l'informatique. Un module comporte une progression d'activités conduisant à l'élaboration d'un projet réalisé en groupe et finalisé à la fois par une réalisation technique et unquestionnement sur les enjeux du numérique.

     
    Le conseil supérieur des programmes (CSP)
    • L'actu du CSP
    • Une instance force de propositions
    • Le calendrier de travail du CSP
    • La fabrication des programmes en un coup d'œil
    • Les publications
    • Les groupes chargés de l'élaboration des projets de programmes
    • etc.

    Le Conseil supérieur des programmes (CSP)


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  • Le Monde | 20.05.2015 à 15h41 • Mis à jour le 20.05.2015 à 16h23

    image: http://s2.lemde.fr/image/2015/05/20/534x0/4637058_6_9237_2015-05-20-e028925-5778-151ip7w_9b44bfcd2e4e3177a25c24366f0a07b8.jpg

    ©Vincent Isore/IP3 pour Le Monde ; Paris, France le 19 Mai 2015 - Manifestation d enseignants en greve contre la reforme du college

    Pierre Albertini, professeur de première supérieure (Khâgne) au lycée Condorcet

    Je viens de lire le cri de colère contre la « nostalgie élitiste » de l’historien Antoine Prost. Il ne m’a absolument pas convaincu. Antoine Prost, je pense que vous êtes un très grand savant, un de nos meilleurs historiens, admirablement formé par des institutions scolaires à l’ancienne (les études classiques, la khâgne du Parc, l’École normale supérieure), mais que, dès qu’il s’agit de réforme scolaire, vous vous transformez en idéologue. La véhémence de votre cri me fait penser qu’il y entre du fanatisme, de ce fanatisme à fortes racines catholiques qu’on trouve chez tant de pédagogistes du SGEN. Vous êtes en fait un idéologue de l’enfance et vous excipez très indûment de votre qualité d’historien pour essayer de nous fourguer l’horrible camelote du réformisme.

    Depuis les années 1970, le pédagogisme cher à votre cœur a montré (sous Haby, sous Savary, sous Jospin, sous Allègre, sous Najat Vallaud-Belkacem) ce dont il était capable et le résultat est un désastre à peu près complet. S’il n’y avait pas une religion du pédagogisme, totalement réfractaire à l’expérience et au bilan, l’affaire serait entendue. Au nom de la démocratisation, et en usant sans vergogne d’un pathos sociologique (qui dégoulinait encore avant-hier à propos des mauvais résultats de nos élèves en mathématiques), on a imposé les « sciences de l’éducation » à tous les jeunes professeurs, désintégré l’enseignement primaire, diminué du même coup les compétences linguistiques, grammaticales et arithmétiques de la majorité des collégiens, abaissé les exigences (notamment scientifiques) au lycée - et, pour finir, cassé le thermomètre, en modifiant les épreuves et les modalités d’évaluation du baccalauréat, dont les résultats sont chaque année plus mirifiques, et en demandant, dernière trouvaille, l’abandon des notes chiffrées remplacées par des couleurs.

    Filières sélectives

    Comme il existe toujours des filières sélectives dans l’enseignement supérieur, les familles affolées ont de plus en plus souvent opté, lorsqu’elles en avaient les moyens, pour les lycées de l’entre-soi, l’enseignement privé et les aides parascolaires, ce qui a fait flamber les inégalités sociales. Par chance, des classements internationaux ont fait apparaître l’ampleur de la Bérézina, un peu comme les rares voyageurs franchissant le rideau de fer permettaient aux Soviétiques de s’apercevoir qu’ils ne vivaient pas au paradis. Et maintenant l’un des principaux responsables de l’effondrement vient dénoncer une prétendue nostalgie élitiste et insulter, semaine après semaine, dans un journal qui fut toujours le fer de lance du pédagogisme, les professeurs qui ne pensent pas comme lui.

    Je ne suis pas élitiste. Je crois profondément à la nécessaire démocratisation de l’enseignement. Tous les élèves ont droit au meilleur enseignement possible. Je ne suis pas nostalgique. Je ne crois pas que le latin et le grec soient admirables en tant qu’origine de notre civilisation. Je déteste le roman national et je suis totalement imperméable au discours de Pierre Nora. Je pense que les corpus d’auteurs scolaires doivent être constamment renouvelés. Je me réjouis qu’on enseigne le chinois à des collégiens de plus en plus nombreux et je serais ravi qu’il en allât de même de l’arabe. Il y a bien longtemps que l’évolution politique d’Alain Finkielkraut m’a rendu sévère à son égard. Je pense seulement qu’il n’y a aucune raison de détruire ce qui fonctionne, comme on l’a fait (dans l’enseignement primaire) et comme on s’apprête à le faire (au collège), avec votre bénédiction.

    La rationalité au cœur du système

    Ce qui doit être au cœur de notre système scolaire, ce n’est pas l’enfant, c’est la rationalité. L’enseignement primaire et l’enseignement secondaire refondés doivent nourrir l’intelligence des enfants, pour qu’ils puissent être par la suite des adultes éclairés et responsables, des citoyens, des hommes et des femmes susceptibles de comprendre le monde (y compris le monde techno-scientifique) dans lequel ils seront appelés à vivre. Cette exigence passe par l’enseignement des disciplines constituées, les exercices, l’apprentissage du vocabulaire et des règles, la répétition, le travail solitaire, la lecture individuelle, et même parfois, pourquoi le nier ?, l’ennui.

    Pourquoi refusons-nous la réforme de Mme Vallaud-Belkacem ? Parce que nous trouvons contradictoire l’idée d’égalitarisme et celle d’autonomie accrue des établissements : 20 % du temps scolaire laissé à la discrétion des chefs d’établissement, c’est un premier pas vers de nouvelles inégalités. Parce que nous ne croyons pas aux bénéfices de la pluridisciplnarité telle qu’elle sera bientôt imposée par des réformateurs dont certains détestent la spécialisation disciplinaire des professeurs. La pluridisciplinarité est déjà largement pratiquée mais elle n’a de sens que lorsque chaque discipline est solidement fondée et lorsque le dialogue entre les disciplines est mûrement réfléchi.

    Autrement dit, convoquer un professeur d’histoire et un professeur d’espagnol pour faire écrire à une classe de 4e une lettre en espagnol à des horticulteurs kényans, ce n’est pas un progrès, c’est de la foutaise. Parce que nous pensons que la réforme est (comme bien souvent) un cache-misère et qu’elle va, sous couvert d’égalité, imposer la même pénurie à tout le monde (on le voit bien à propos des classes bilangues et des horaires d’allemand), ce qui renforcera l’enseignement privé (qui, comme toujours, interprétera les textes à sa façon et à son avantage, au nom du « caractère propre » et en vertu des pouvoirs exorbitants de ses chefs d’établissements). Parce que nous pensons aussi que le latin et le grec doivent continuer à être enseignés en tant que langues, la version et le thème donnant des habitudes d’exactitude et la maîtrise de la phrase complexe, si utiles pour penser, que ces langues éclairent le français, font entrer dans la longue durée, montrent aussi que des hommes ont pu être pleinement humains en dehors de tout monothéisme (il est vrai que l’étude du chinois et celle du japonais peuvent avoir les mêmes vertus mais nous avons sous la main plus de professeurs de lettres classiques que de professeurs de langues orientales).

    Parce que nous pensons enfin que d’autres voies sont possibles : une augmentation sensible des heures de français en 6e (la 2e langue en 5e, quand les élèves n’ont aucune maîtrise de la grammaire française, est pure poudre aux yeux), le doublement ou le triplement du salaire des professeurs enseignant dans les établissements les plus déshérités ce qui aurait la vertu de modifier l’image de l’enseignant aux yeux de ses élèves et d’attirer vers la carrière les meilleurs lycéens des classes populaires, que l’actuel système médiatique se contente d’orienter systématiquement vers Sciences Po, école qui contribue bien davantage à nos problèmes qu’à leur solution.

     
     


    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/05/20/critiquer-najat-vallaud-belkacemau-nom-de-l-egalite_4637059_3232.html#fei7PUMVM8o3F1Kc.99

     

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    zadig Hier

    "Ce qui doit être au cœur de notre système scolaire, ce n’est pas l’enfant, c’est la rationalité." Là est le cœur effrayant de votre discours totalitaire qui rejette dans les ténèbres ce qui ne correspond pas à vos certitudes. Le reste n'est que scories et métaphores usées :"casser le thermomètre", "le rideau de fer", jugements de valeur méprisants qui ne valent pas d'être relevés. Éduquer, au sens étymologique, c'est guider. Douch était doté d'un redoutable esprit rationnel. Czentovic aussi.

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    Malo Hier

    Juste une remarque sur une confusion fréquente mais significative d'une certaine partialité dans les lectures du projet : les 20pcent du volume horaire ne seront pas à la discrétion du chef d'établissement mais de la responsabilité du conseil pédagogique, c'est à dire des profs eux mêmes. Je ne comprends pas cette défiance à l'égard d'un processus qui accroît l'autonomie des acteurs. Mais c'est vrai la liberté pédagogique tant revendiquée devient là collective. C'est sans doute ça qui fâche...

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    AlexM il y a 2 jours

    Merci de cette tribune posée et intéressante, qui aide à démêler les choses sur un sujet difficile. J'apprécie justement votre appel à la rationalité et au discernement, le fait que vous mentionniez un certain abaissement des exigences scientifiques. (nous nous étions croisés à Condorcet en 2008 quand vous nous aviez largement aidés à monter l'exposition X-Résistance, le première dans un lycée. Merci)

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    GUS il y a 6 jours

    On ne saurait mieux dire. Bravo.

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    Marie Paule Hutin il y a 6 jours

    Erreur dans le postulat de départ : ce que l'auteur appelle "pédagogisme" -et le choix du suffixe laisse à réfléchir- n'a jamais vraiment été mis en oeuvre. On s'insurge beaucoup contre des choses qui ne se sont jamais vraiment produites, c'est là une curieuse habitude française. Le poids des habitudes, la force de la résistance au changement ont laissé toutes les tentatives de réforme lettres mortes. Si nous en sommes aujourd'hui à ce constat d'échec insupportable, c'est bien parce que rien n'a

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    NRF il y a 6 jours

    Merci !

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    virginie il y a 1 semaines

    'Parce que nous pensons que la réforme est un cache-misère et qu’elle va, sous couvert d’égalité, imposer la même pénurie à tout le monde' Tant que les élèves seront 30 par classe toute réforme parait bien inutile. ..

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    Roméo il y a 1 semaines

    Tragique et pathétique. On sait poser un robot sur une comète à des millions de km. Mais au bout de quelques milliers d'années, on en est encore à s'écharper pour savoir comment apprendre à lire et à écrire. Problème de caste?

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    F.Guizot il y a 1 semaines

    "La France est le pays de l’OCDE le plus inégalitaire dans le sens où la performance est la plus fortement corrélée avec le niveau socio-économique et culturel des familles." Pour le score moyen en mathématiques, devant nous: Pays bas, Finlande, Canada, Pologne, Belgique, Allemagne, Autriche. Pourtant la France est un des pays qui investit le plus en % de PIB. Source: note d'information de 2013 sur éducation.gouv. Si doute il y a l'ouvrage de Baudelot et Establet "l'élitisme républicain".

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    Yann Amar il y a 6 jours

    F.Guizot : c'est faux, la France ets dan sla moyenne des pays de l'OCDE, les USA sont largement plus "forts" en matière de reproduction sociale, par exemple.

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    F.Guizot il y a 1 semaines

    Les enquêtes PISA, PIRLS sont implacables! Dubet, Van Zanten,Duru Bellat, Bourdieu,Prost, Lelièvre, Terra Nova, FCPE, Delahayes, Obin, Cyrulnik... implacables. Depuis la création du collège unique nombre de dispositifs ont été créés pour recréer les filières sociales en interne. Afin d'éviter de revoir la pédagogie, la domination de l'ordre secondaire du lycée Napoléonien fait pour la seule bourgeoisie. Pourquoi des pays similaires au notre parviennent à faire réussir la masse et les élites?

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    Balthasar Thomass il y a 1 semaines

    Les "pays similaires aux notre" ne réussissent justement pas mieux. Au PISA 2012, l'Allemagne fait un peu mieux que la France, mais les autres pays voisins, Angleterre, Italie, Espagne, sont moins biens classés, et la Norvège, la Suède, les USA, par exemple, encore pires. La France est exactement dans la moyenne de l'OCDE, tous les pays "similaires"' rencontrent des problèmes assez... similaires.

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    nina il y a 6 jours

    Les 8 premières places du classement PISA sont occupées par des pays asiatiques. Je n'ai jamais vu le moindre papier qui informe précisément sur les pédagogies qui sont mises en oeuvre pour assurer de tels résultats. Si quelqu'un sait, ou peut indiquer un lien, merci de le faire.

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    GUS il y a 6 jours

    Pour la seule bourgeoisie ? Mais par pitié qu'on arrête avec ces salades !!! Avez-vous seulement déjà mis les pieds dans un collège public ? Si oui qu'y avez-vous vu dans les classes de latin et d'allemand LV1 ? Un entre-soi de grands bourgeois ??? La réalité que vous ne pouvez supporter c'est qu'il y a, et qu'il y aura toujours, des bons élèves et des moins bons, et que ce sont (ô suprise !) les bons qui inévitablement tirent le meilleur parti du système, quel qu'il soit !!!

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    GUS il y a 6 jours

    Pour la seule bourgeoisie ? Mais par pitié qu'on arrête avec ces salades !!! Avez-vous seulement déjà mis les pieds dans un collège public ? Si oui qu'y avez-vous vu dans les classes de latin et d'allemand LV1 ? Un entre-soi de grands bourgeois ??? La réalité que vous ne pouvez supporter c'est qu'il y a, et qu'il y aura toujours, des bons élèves et des moins bons, et que ce sont (ô suprise !) les bons qui inévitablement tirent le meilleur parti du système, quel qu'il soit !!!

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    Juan Manuel CUESTA il y a 1 semaines

    C'est un réquisitoire implacable et je m'étonne que les "pédagogistes" osent encore l'ouvrir après des lustres d'un bilan désastreux. Et je m'étonne encore plus qu'ils trouvent un écho à gauche. Ces gens, les "pédagogistes", ont une vision teintée de charité chrétienne propre à la CFDT et à son rejeton dans l'Education, le SGEN, une véritable calamité, pour la communauté édicative. Oui, il faut revenir aux fondamentaux en y mettant le paquet, et aussi en revalorisant les salaires des enseignants

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    Malo il y a 6 jours

    Je suis syndiqué au SGEN depuis 30 ans et je n'ai pas le sentiment de faire partie d'un courant de pensée hégémonique dans le monde éducatif, bien au contraire ! Je lis que le "pédagogisme" (?) gangrène l'école depuis la réforme de René Haby. La réalité des idées et des pratiques qui domine dans les établissements me fait plutôt dire que c'est justement la reproduction du petit lycée et la nostalgie des orientations précoces qui empêchent les évolutions et entretiennent ainsi l'échec du collège.

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    F.Guizot il y a 2 semaines

    Ceux qui sont contre "la réforme", contre le collège unique,contre l’hétérogénéité, contre le socle commun, contre l'aide personnalisée,contre l'interdisciplinarité, contre l'allongement de la scolarité obligatoire, contre les remplacements de courte durée. Mais pour une sélection au sortir du CM2, pour l'homogénéité, pour la logique disciplinaire, pour l'apprentissage à 14 ans, pour l'exclusion définitive. Pour l'exclusion de cours, pour les "heures poste". Des arguments (scientifiques)?

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    Yann Amar il y a 6 jours

    M. Guizot, eh bien non. Par contre, les partisans de cette réformes souhaitent un bac sans valeur donné par défaut à la naissance, et une sélection qui s'opérera sur d'autre scritères, extra-scolaires : moyens financiers et entregents des parent. Cette réfoprme colle exactement aux idéologie d'extrême-droite da'vant guerre qui prônait une éducation minimaliste pour les enfants de geux, puisque leur vocation était de travailler aux champs et à l'usine.

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    andreu il y a 2 semaines

    Bien aimé la remarque sur Sciences Po, champion de l'écrémage d'élèves talentueux qui se propose en faux modèle de rénovation de l'enseignement supérieur.

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    christophe chartreux il y a 2 semaines

    Enfin, le latin c'est 20% d'élèves en 5e, 2% en seconde et moins de 1% après le Bac... Il n'y a pas un souci? Ah non c'est vrai... L'entre-soi est la norme que vous défendez avec un aplomb presque surréaliste.

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    furusato mon avenir comme nouille dans le bol du monde homogénéisé il y a 2 semaines

    Absolument ,C Chartreux,heureusement les écrans gagnent et vont produire l'égalité qui compte,celle des télécommandes perfectionnées et des icônes .

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    nina il y a 2 semaines

    Le problème que vous soulevez, Christophe, est la question du bien fondé des filières d'exception. Ca me semble une curieuse démarche qu'au nom de la promotion d'un système éducatif plus démocratique (un objectif avec lequel je suis parfaitement d'accord mais que cette réforme ne garantit absolument pas ), un pays se prive délibérément de la chance d'avoir une élite bien formée, car une élite il y en aura toujours.

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    Stratégie de l'échec il y a 6 jours

    Tout à fait. Il est injuste que les quelques bons élèves qui restent encore malgré tout (mais plus pour longtemps, rassurez vous) dans les établissements publics puissent se retrouver dans de bonnes classes où ils peuvent travailler dans des conditions outrageusement bonnes et même réussir scandaleusement alors que tant d'autres échouent. L'échec n'est pas un problème à condition que personne n'y échappe.

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    christophe chartreux il y a 2 semaines

    "Parce que nous pensons aussi que le latin et le grec doivent continuer à être enseignés en tant que langues, la version et le thème donnant des habitudes d’exactitude et la maîtrise de la phrase complexe, si utiles pour penser" Ah bon? Mais alors: 1- pourquoi l'enseigner seulement en option et donc , de fait, le réserver à quelques-uns? 2- si le latin est utile à la maîtrise du français, pourquoi alors ne pas exiger de le commencer au CP? 3- L'utilité de penser, vous la prônez en option?

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    christophe chartreux il y a 2 semaines

    "convoquer un professeur d’histoire et un professeur d’espagnol pour faire écrire à une classe de 4e une lettre en espagnol à des horticulteurs kényans, ce n’est pas un progrès, c’est de la foutaise" Quel mépris de croire et laisser croire que les EPI pourront se résumer à "ça"! Quel mépris pour les professeurs qui enseignent DÉJÀ sous cette forme. Mais ce monsieur l'ignore. Quant au choix des "horticulteurs kenyans", la pointe de condescendance est intolérable.

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    Kentoc'h Mervel il y a 6 jours

    Les animations périscolaires de la réforme Peilon se résument dans certaines communes à des cparties de bridge dirigées par des retraités bénévoles, seules personnes que la commune a pu recruter. Et ça, c'est du vécu.

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    Pr Tournesol il y a 2 semaines

    Merci pour cette tribune qui élève le débat, loin des diatribes des défenseurs de la réforme. Le mal est profond, depuis longtemps le pédagogisme fait des ravages. Curieusement, les changements de majorité politique n'y changent rien. Dans ce cadre l'autonomie des établissements est un leurre. Ce n'est pas pour rien qu'elle est défendue par les "progressistes" comme par la droite dure. L'élève d'un collège des "quartiers" aura un enseignement "adapté" à l'image que l'on se fait de lui.

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    Kentoc'h Mervel il y a 6 jours

    Ces "progressistes" n'en ont que le nom, la réforme NVB n'aurait pas été désavouée par les idéologues de droite d'avant-guerre : une éducation minimale pour la masse (qu'on nommera aujourd'hui le bac) et des filières d'excellence réservées aux enfants des meilleurs milieux au travers des contournement dé la carte scolaire et des établissements privés. La reproduction sociale, déjà une plaie, définitivement gravée dabns le marbre. Merci le PS !!

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    ouf il y a 2 semaines

    Ouf on ouvre les fenêtres, merci au Monde de rompre la pensée unique du pédagogogisme ambiant !!

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    Louise Martin il y a 2 semaines

    Magnifique tribune. Tuer la rationalité est un choix conscient, on ne veut pas former des gens libres capables d'exercer leur esprit critique, on cherche à les endoctriner et les réduire (au mieux) à l'état de chair à multinationales.

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    liberal il y a 2 semaines

    c'est.normal l'éducation nationale.est un simple sous-traitant en ressource humaine pour le.compte des entreprises, c'est là une vision réaliste, pragmatique et en accord.avec le.principe de réalité, loin des pesanteurs idéologiques

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    Hannibal il y a 2 semaines

    Bravo, M. Albertini. Un peu étonné que vous jugiez utile de vous excuser de penser sur l'enseignement comme M. Finkielkraut : pensez-vous qu'il y ait vraiment un enseignement de gauche ou de droite? Certainement pas. L'apprentissage de l'intelligence n'a pas de connotation politique. Que les politiques s'efforcent de le récupérer est une autre histoire, une triste histoire. Alors b a ba et rien d'autre.

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    Kentoc'h Mervel il y a 2 semaines

    Il y a un enseignement de droite, c'est celui qui cantonn eles enfants de gueux dans un enseignement au rabais, et c'est excatement ce que cette loi prépare. Cette loi n'ets pas "progressiste" elle est en fait une loi de "droite dure" que n'aurait pas renié les iéologues de droite d'avant guerre quand ils considéraient que les enfants de pauvres avaient pour vocation à travailler aux champs ou en usines, comme leurs parents.

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    Hannibal il y a 2 semaines

    KM je constate que la loi qui cantonne etc. comme vous dites est une loi pondue par la gauche. Ça vous défrise, vous la dites donc de droite pour vous consoler? Ça ne change rien au fait. En outre il me semble que le pédagogisme, grande source d'inégalité, est plutôt de gauche, non? C'est dans les écoles privées qu'on donne des notes et des devoirs ...


    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/05/20/critiquer-najat-vallaud-belkacemau-nom-de-l-egalite_4637059_3232.html#ep8GBoAR2YdoZqPx.99

     

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    etienne il y a 2 semaines

    Accepter l'ennui ? C'est une bêtise , contre-productif , par contre donner le goût de l'effort, son envie ,le plaisir de l'effort , apprivoiser l'enfant à cette rationalité là , voilà UN chemin qui a fait ses preuves , qu'il faut développer encore et encore , donc qui dit pédagogie , dit motivation, créativité , ruse de l'enseignant , passion de l'enseignant , donc former et à la limite licencier celles et ceux qui ne sont pas adaptés à la noble tâche de transmettre les connaissances .

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    nina il y a 2 semaines

    On est passé insidieusement de l"enfant roi" à l'élève roi". Faire croire aux élèves qu'il sera toujours plaisant d'apprendre est pure "foutaise" pour reprendre le mot d'Albertini. Non seulement parce que certaines notions sont arides et que malgré toute sa passion, un prof de physique ou de géographie n'arrivera pas à toujours égayer son cours, mais parce qu'au fil des ans, la part de travail personnel de l'élève se développe. Seul à son bureau, qui n'a pas baillé aux corneilles devant ses liv

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    etienne il y a 2 semaines

    Je compare la situation des élèves de certains quartiers populaires homogènes,issus de l'immigration à mon expérience de la formation d'adultes ouvriers de l'industrie ( au Gabon et en Nouvelle-Calédonie ):il fallait partir d'un niveau très bas de connaissances générales et aller vers un niveau moyen+ (1ère étape ) en électro-mécanique, surmonter cette lacune , motiver et surtout atteindre le résultat nous a fait passer de l'enseignement magistral à 1 formation debout en groupe et expérimentale.

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    nina il y a 2 semaines

    Votre témoignage montre que le problème revient toujours à la même question : comment faire rentrer des élèves multiples dans un collège unique (que je ne remets pas en question). Quel que soit le cas de figure, il y a des sacrifiés. Pour la première fois, le gouvernement choisit clairement de privilégier les "scolairement faibles" ( et non les défavorisés, ce qui est très différent) pour qu'ils se sentent mieux à l'école. Soit. Mais avec quel résultat au final ? et quelles réperc sur l'univ?

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    Yann Amar il y a 2 semaines

    Excellente tribune qui résume tout à fait les errements de cette réforme. L'éducation scolaire, partout dans le monde, a pour but de strucurer le raisonnement, d'enseigner la logique, la précision, la rigueur, le sens de l'effort. Longtemps, le latin a joué ce rôle, puis ce furent les maths. Aujourd'hui, c'est le vide, le néant. Pourquoi pas le chinois en effet, langue difficile pour un occidental, qui imposerait ce travail intellectuel qui fait tant défaut à nos écoliers d'aujourd'hui.

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    nina il y a 2 semaines

    Non, aujourd'hui, ça n'est ni le vide, ni le néant. Il suffit d'ouvrir un livre de français, de maths ou de physique niveau lycée pour s'en convaincre, et je trouve que l'étude des textes littéraires est beaucoup plus technique, rigoureuse, et intéressante qu'à mon époque. Seul le latin me semble avoir vraiment baissé). En revanche, les contenus vont s'appauvrir de façon significative avec cette réforme, ne serait-ce que par effet de la diminution des heures de cours.

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    Yann Amar il y a 2 semaines

    nina : il ne suffit pas d'avoir quelques cours de qualités, mais éparpillés pour structurer une pensée et donner le sens de l'effort intellectuel. Le latin, puis les maths avaient cette vertu d'une forme d'ascèse sur la durée, une construction sur plusieurs années qui obligeait à s'astreindre à cet effort de structuration. Peu importe en fait la latin, malgré la passion qu ej'ai eu à l'étudier, et pourquoi pas le chinois. Mais le zapping actuel n'aide pas à la construction intellectuelle.

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    nina@Yann Amar il y a 2 semaines

    Je ne suis pas enseignante donc je conviens volontiers que mon expérience est limitée à celle de parents d'élèves (du primaire au lycée). Sauf en latin et en allemand (bilangue) où l'apprentissage de la gramm est indigent, les cours sont très bien structurés, explicites et progressifs. Quoi qu'il en soit, la réforme sonne le glas de tout ceci, sans aucun bénéfice en retour pour les décrocheurs, ce qui est mon principal reproche.

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    etienne il y a 2 semaines

    .....et pourquoi pas l'arabe ?


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