• Réforme du collège: «Les profs en grève doivent se serrer les coudes face à la menace» (20.05.2015)

    Mardi, 27,61% des professeurs des collèges publics ont fait grève selon le ministère, et «plus de 50%» selon le Snes-FSU.

     

    VOTRE AVIS - Nos internautes surprennent, et soutiennent les professeurs grévistes. Voici pourquoi.

    Fronde anti-réforme ou anti-gouvernement? Alors que ce mardi, le corps enseignant battait le pavé à Paris et en province, pour dénoncer la réforme du collège, celle-ci était inscrite au Journal officiel ce mercredi. Nos internautes soutiennent massivement les grévistes, mais... pas toujours pour les mêmes raisons.

    Les charges contre la direction prise par Najat Vallaud-Belkacem sont très nombreuses. «Généralement, je suis contre toutes les grèves. Mais là, les manifestants ont parfaitement raison.NVB veut niveler par le bas un enseignement qui ne marche pas si mal. Mais les bases doivent être maîtrisées avant d'entrer au collège», soutient Le Rigolo. Pour Tibalou, «qu'ils fassent grève pour leurs désaccords avec le gouvernement, c'est une bonne chose. Ce n'est pas aux politiques de faire les programmes scolaires! [NDLR: ce dont la ministre s'est défendue, dans une tribune sur le Figaro Vox]» Et Kiolos se contente d'une attaque ciblée: «Tout ce qui peut affaiblir et mettre en péril la ministre est bon à prendre. Je ne suis pas tellement derrière les enseignants, mais il faut savoir se serrer les coudes face au danger et à la menace

    Mais pour beaucoup d'internautes, comme Valérie, prof de lettres dans un établissement de Marseille, la priorité reste malgré tout la protection de l'enseignement: «Pour la première fois en quinze ans je suis en grève, parce que les langues anciennes ne doivent pas mourir, réduites en miettes jetées aux élèves qui méritent mieux. Elles doivent rester un enseignement sérieux, motivé et motivant!» Pour Henri, c'est la suppression des classes européennes qui pose problème: «Elles permettaient aux élèves volontaires et décidés à travailler plus! Cette suppression montre bien la philosophie profonde de cette réforme: plus une tête qui dépasse, tout le monde au ras des pâquerettes.»

    «Les syndicats veulent en rester à un enseignement “Shadok”»

    Td2554 soutient que «l'interdisciplinarité» n'a pas de sens, «alors que les collégiens n'en sont qu'à apprendre le b.a.-ba des différentes disciplines». Plus tempéré, Mich9229 donne un exemple: «Un principal doit organiser une section interdisciplinaire sur le sujet du réchauffement climatique, et son épouse, prof de SVT au même endroit, manque d'heures. À moins qu'il ne soit en instance de divorce avec elle, croyez-vous qu'il ira chercher le prof d'histoire-géo pour assurer ce cours? À méditer!»

    Pour autant, les critiques — plus traditionnelles — des enseignants (et de leurs syndicats) reviennent également dans les commentaires. Ainsi, notre internaute Claude se montre très virulent: «Les syndicats veulent en rester à un enseignement “Shadok”: bourrer les crânes des élèves au lieu de s'adapter aux nouvelles technologies, plus prometteuses pour l'apprentissage des matières. Supprimons leur l'os qu'ils ont dans le nez.» Et J.C. Colette de fustiger: «Les enseignants sont responsables de la débâcle de l'éducation en France, ils devraient se remettre en question et voir où le bât blesse. Quelles que soient les réformes, les ministres qui les font, et leurs partis politiques, ils font grève...»

    Et justement, Misserghin est retraité de l'Éducation nationale: «Je trouve navrant et triste de voir mes jeunes collègues s'acharner contre notre courageuse ministre, qui souhaite rehausser le niveau de tous les enfants, quelle que soit leur origine. Donner à tous un meilleur bagage littéraire via le latin, laisser la possibilité d'apprendre une seconde langue, que les établissements aient plus de liberté dans la gestion de leur capital horaire, ce sont des bonnes choses. Aux camarades du SNES et autres syndicats de gauche, je leur demande de cesser de faire de la politique, et de s'occuper de la pédagogie dans l'intérêt des enfants.»


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